
Organisation et simplification du système
132 Améliorer la relation Humain - Cheval

Les réactions des chevaux envers les personnes qui s’en occupent et les manipulent dépendent non seulement de leurs expériences passées avec les humains mais aussi de l’état de bien-être dans lequel ils se trouvent.
Principe
Les chevaux et les humains vivent dans des mondes sensoriels différents, les erreurs d’interprétation des comportements et des postures sont donc fréquentes. Mieux connaître les chevaux, leurs besoins fondamentaux, les signes de mal-être, permet de mieux interagir avec eux.
Intérêts
- Améliorer la sécurité des humains au contact des chevaux
- Optimiser son temps et sa qualité de travail avec des chevaux plus disponibles
- Impacter positivement la santé mentale et la santé physique des équidés, mais aussi celles des humains
Limites
- Être en capacité d'accepter de remettre en question ses pratiques
- Être en capacité de conduire un diagnostic de sa relation avec les chevaux
- Être en capacité d'éviter les interprétations anthropomorphiques
Mise en oeuvre
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Comment faire ?
Il y a plusieurs manières d’agir pour améliorer sa relation avec les chevaux :
- Entretenir une bonne relation dès le plus jeune âge du cheval et la pérenniser
Le type d’interaction que nous développons avec les poulains dès leur naissance est primordial pour la construction de l’image qu’ils se font des humains. Des résultats scientifiques ont montré l'importance d'une bonne relation avec la mère et des manipulations modérées du poulain en tout début de vie et qui peuvent se développer à partir du sevrage.
Les chevaux sont capables de se souvenir des bons et des mauvais traitements, ces derniers pouvant induire des comportements agressifs envers les humains qui les approchent. De bonnes interactions précoces permettent de mettre en place une relation apaisée et donc de meilleures conditions de travail et de sécurité.
- Connaître les leviers pour optimiser l’état de bien-être des chevaux
Un cheval ayant un comportement agressif envers une personne ou un congénère, présente potentiellement un état de mal-être. Il est important de s’éloigner des interprétations anthropomorphiques et de ne pas associer ce comportement à un mauvais caractère.
Voici quelques pistes pour optimiser l’état de bien-être des chevaux :
- Hébergement : les chevaux sont naturellement des animaux grégaires et vivant dans de grands espaces. Il est important d’adapter l'hébergement à leurs besoins fondamentaux. Il est prouvé que des chevaux sortant une heure par jour en paddock ont un meilleur état de bien-être que ceux qui n’y ont aucun accès. Dans cette même idée, plus les chevaux sont conduits en extérieur avec des congénères, plus on augmentera leur état de bien-être.
- Alimentation : Les chevaux sont des herbivores qui, à l’état naturel, évoluaient dans les grandes steppes et se nourrissaient de fibres longues, sèches et plutôt pauvres. Leur tube digestif étant très long (temps passé à s’alimenter en condition optimale : 16h/jour), il est nécessaire de leur distribuer du fourrage à volonté s’ils n’ont pas accès à un terrain enherbé (le foin est à distribuer dans les paddocks et dans les boxes). La distribution de concentrés n’est pas toujours indispensable et à évaluer selon les besoins des chevaux, leur âge, leur état corporel et leur activité.
- Education et travail : Le travail à pied est essentiel à l’éducation du cheval avant son débourrage monté et permet de gagner en sécurité et confiance avec lui. A pied ou à cheval, une bonne relation est synonyme d’un travail individualisé et raisonné, adapté à son âge et à ses capacités physiques et mentales. Les règles doivent être claires et toujours identiques d’une personne à l’autre pour une meilleure compréhension du cheval.
- Renforcement positif, renforcement négatif et punition : Le renforcement positif est basé sur la récompense (friandises, voix, caresses) lorsque l’on obtient la bonne réponse. C’est la méthode qui fonctionne le mieux et pour laquelle il a été prouvé que les chevaux sont plus attentifs, ont des meilleures capacités d’apprentissage et une meilleure relation avec les humains lors des tâches associées au travail. Quand celle-ci ne donne pas satisfaction, le renforcement négatif peut être mobilisé. Il consiste en une stimulation désagréable, sans violence ni brutalité, que l’on supprime lorsque l’on obtient la bonne réponse (exemple : la chambrière pour faire trotter le cheval en longe). La punition, en dernier recours, a pour but de supprimer un comportement non désiré (exemple : tape sur le nez pour le cheval qui mord). Quelle que soit la méthode, il est important de bien observer le comportement du cheval et d’être juste dans nos demandes et réactions.

Témoignage
Pour aller plus loin
- Aliment ou grattage : quelle récompense pour le cheval ? - Sankey et al. - 37ème Journée de la Recherche Equine - 2011
- Attention les yeux ! Impact du type de renforcement lors du travail sur l’attention visuelle du cheval - C. Rochais et al. - 39ème Journée de la Recherche Equine - 2013
- Bien-être / mal-être chez le cheval : Quelle gestion pour quelle relation à l’homme ? - Lesimple et al. - 40ème Journée de la Recherche Équine - 2014
- Impact des pratiques humaines lors des soins de prophylaxie - S. Henry et al. - 38ème Journée de la Recherche Equine - 2012
- Interférences entre management, émotivité et capacités d’apprentissage : un exemple dans les centre-équestres - Equipédia - Marianne VIDAMENT Docteur vétérinaire - ingénieur de développement IFCE et Léa LANSADE Ingénieur de recherche en éthologie - INRAE-IFCE
- La récompense alimentaire : un outil pour faciliter l’éducation des jeunes chevaux - C. Sankey et al. - 34ème Journée de la Recherche Equine - 2008
- Mesurez le bien-être de vos équidés - IFCE
- Mieux connaître le cheval pour assurer bien-être et sécurité - Brochure de la MSA - Réalisée en collaboration avec le CNRS et l’université de Rennes 1 - 2016
- Relations entre attitude au travail, problèmes vertébraux et relation à l’homme chez le cheval - Lesimple et al. - 37ème Journée de la Recherche Equine - 2011
Sources
- Faut-il manipuler le poulain nouveau-né ? Les effets à court et long termes de l’imprégnation et de l’assistance humaine lors de la première tétée - S. Henry et al. - 36ème Journée de la Recherche Equine - 2010
- Free movement: A key for welfare improvement in sport horses? - Clémence Lesimple et al. - Applied Animal Behaviour Science - 04/2020
- Gestion et bien-être du cheval : impact du mode de distribution du foin - C. Rochais, S. Henry, M. Hausberger, Journée de la Recherche Équine 2018, 4 pages
- Indicateurs de bien-être / mal-être chez le cheval : une synthèse - C. Lesimple et al. - 39ème Journée de la Recherche Equine - 2013
- La réaction des chevaux vis-à-vis de l’homme est-elle liée au contexte d’interaction ? - M. Hausberger et al. - 35ème Journée de la Recherche Equine - 2009
- Le renforcement comme médiateur de la relation à l’homme - C. Sankey et al. - 35ème Journée de la Recherche Equine - 2009
- Loin des yeux, loin du cœur ! Les chevaux sont-ils sensibles à l’état attentionnel de l’homme lors d’une interaction ? - C. Fureix et al. - 37ème Journée de la Recherche Equine - 2011